1er janvier 1998 / 1er janvier 2019  Mais aussi : 1er juillet 2016 / 1er juillet 2019

Ces dates résument l’histoire de notre association qui n’est pas « un long fleuve tranquille ».

Dernière association créée dans les Yvelines en novembre 1997, nous recrutons nos 3 premiers salariés le 1er janvier 1998 dont celui qui deviendra le directeur général de l’association jusqu’au 30 septembre 2019.

Depuis juillet 2016, nous sommes l’opérateur unique du département des Yvelines pour la gestion des sites habilités « prévention spécialisée ». Nous l’en remercions à nouveau.

Dans l’Eure et Loir, nous sommes en convention avec le département jusqu’au 31 décembre 2019, nous sommes à sa disposition pour continuer à gérer nos interventions à Châteaudun et à Dreux.

Dans l’Oise, nous avons obtenu en juillet 2018, une nouvelle habilitation de 15 ans pour la gestion de la prévention spécialisée à Beauvais. Dans les Hauts de Seine, nous avons reçu en 2018 une nouvelle habilitation de la région Ile de France pour les formations « DEME » (diplôme de Moniteur Educateur).

Pour ces raisons, il nous semble utile de rappeler nos objectifs, nos spécificités et de tracer nos perspectives.

Thierry OLIVE, Président de l'IFEP

InsertionFormationÉducationPréventionles 4 piliers de notre action

La volonté d’inscrire les jeunes au sein de valeurs laïques, démocratiques, républicaines en leur permettant de « créer » leur parcours de vie

Ce sont à la fois les secteurs d’actions prévus lors de notre création mais aussi nos objectifs d’actions :

I comme INSERTION : nous avons géré des actions d’insertion dans le Val d’Oise et les Hauts-de-Seine. Nous sommes toujours à la disposition des départements et de celui des Yvelines avec son agence inter départementale « Activity’ » pour proposer « un bénévolat d’insertion ».

Celle-ci propose à des bénéficiaires volontaires du RSA des activités d’utilité locale et sociales leur permettant de sortir de leur isolement en préparant leur réinsertion (déclinaison de nos chantiers éducatifs).

I comme INSERTION qui est aussi un objectif : nous voulons contribuer à l’insertion sociale du public aidé en tant qu’étape préalable et indispensable à une future insertion professionnelle.

En effet, dans « les 30 glorieuses » on pouvait obtenir « facilement » un emploi. Depuis la première crise pétrolière de 1973, la massification progressive des problématiques sociales, les transformations des modes de production rendent nécessaire de « respecter des règles basiques » pour obtenir et conserver un emploi. Nos accompagnements, nos chantiers éducatifs et nos supports éducatifs s’inscrivent dans ces perspectives.

F comme FORMATION : nous avons créé en 2007 un centre de formation en travail social, nous avons formé plus de 150 étudiants dont plus de 88% ont obtenu :

  • Le Diplôme d’Etat d’Educateur Spécialisé (DEES)
  • Le Diplôme d’Etat de Moniteur Educateur (DEME)
  • Le Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’Encadrement de Responsabilité d’Unité d’Intervention Sociale (CAFERUIS).

Mais aussi des formations thématiques pour des Médiateurs ou de sensibilisation d’acteurs sociaux à la « Radicalisation ». En interne, ce centre de formation a permis à 35 salariés de l’association d’obtenir une qualification professionnelle.

F comme FORMATION : nous avons aussi pour objectif de communiquer à « nos jeunes » que l’insertion professionnelle est toujours liée et est facilitée par un diplôme, une qualification :

Ils ne sont que 5% à ne pas avoir d’emploi pour les titulaires d’un Master 2 (« Bac + 5 ») Alors que : Plus de 65% des jeunes sans qualification sont sans emploi. Et : 60% des jeunes ayant un CAP ont un emploi au bout d’un an.

Ces pourcentages confirment le lien toujours existant entre emploi et qualification. La formation qualifiante type CAP, Bac Pro, BTS est toujours une « voix royale » pour avoir un emploi, il faut le savoir et le répéter pour éviter et combattre l’idée répandue : « Pourquoi se former puisqu’il n’y a pas d’emploi ? »

E comme ÉDUCATION : ce concept d’éducation est au cœur de tous nos accompagnements, que ce soit au niveau de : l’Insertion, la Formation, la Prévention.

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La volonté d’inscrire les jeunes au sein de valeurs laïques, démocratiques, républicaines en leur permettant de « créer » leur parcours de vie

Faire passer le principe de plaisir immédiat :
« Je veux tout, tout de suite » à celui de réalité : « pour avoir… je dois… ».

Faire passer le principe de plaisir immédiat :
« Je veux tout, tout de suite » à celui de réalité : « pour avoir… je dois… ».

Être « éduqué » est indispensable pour s’insérer, se former. Notre intervention a la volonté d’inscrire ces jeunes au sein de valeurs laïques, démocratiques, républicaines en leur permettant de « créer » leur parcours de vie.

La loi est faite pour protéger et mettre tous les citoyens avec les mêmes droits et devoirs en tant que facteur de sécurité et d’épanouissement possible. Lorsqu’il n’y a plus de loi… il ne reste que « la loi de la jungle » bâtie sur « la loi du plus fort », de la violence avec comme conséquences l’insécurité, la peur… car on trouvera toujours « un plus fort que soi » !

Certains ont « intégré » ces « valeurs » mondialisées basées sur le paraître, la possession de biens de « valorisation sociale »… Le paraître au lieu de l’être.

Depuis quelques années, d’autres se réfugient dans des valeurs spirituelles. Nous nous devons de les respecter.

Nous nous devons de leur rappeler que celles-ci doivent être du domaine de la vie privée. Nous nous devons de réaffirmer nos « valeurs » d’égalité entre les hommes et les femmes.

« Eduquer » c’est aussi « Educerer » : conduire dehors
En 1980 : certains voulaient « vivre et travailler » aux pays !
En 2018 : certains voudraient vivre et travailler dans le quartier !
A contrario, nous nous devons de les accompagner dans une mobilité.
…Si l’ascenseur social est « en panne » pour certains.
…Le train, la voiture, le déplacement, la mobilité sont des facteurs facilitateurs d’insertion.

P comme PRÉVENTION : car il vaut mieux « prévenir « que guérir » ! La prévention est difficile à évaluer puisque son objectif principal est d’éviter :
  • Des maladies
  • Des phénomènes sociaux...

La prévention est un concept « abstrait » ! On y croit ! On n’y croit pas !

À l’IFEP, on y croit ! Et on remercie les 3 départements, les 12 villes, les 2 Agglomérations qui nous financent (directement ou indirectement) en 2018.

P comme PRÉVENTION SPECIALISÉE : Entre 1998 et 2018, nous avons ouvert 19 actions de prévention spécialisée… et en avons fermé 7 :
  • Sartrouville ouvert en 1998 et fermé en 2000
  • Rambouillet ouvert en Avril 1998 et fermé en mars 2000
  • Beauvais ouvert en juillet 2003 avec une nouvelle habilitation de 15 ans en juillet 2018.
  • Dreux ouvert en décembre 2003
  • Communauté du Droué ouvert en 2007 et fermé en 2009
  • Châteaudun en 2007
  • Elancourt en 2011
  • Ablis en 2011 et fermé en 2016
  • Mantes-la-Ville ouvert en 2011 et fermé en 2016
  • Mantes-la-Jolie ouvert en 2006
  • Aubergenville ouvert en 2006
  • Elancourt en 2011 Depuis juillet 2016 :
  • TSQY : Magny-les-Hameaux, La Verrière, Guyancourt,
  • TSA : Les Mureaux, Chanteloup-les-Vignes, Limay
  • Achères ouvert en 2016 et fermé en 2017 
  • Trappes ouvert en 2016 et fermé en 2018. 

A partir de ces 19 ouvertures, IFEP a mis en place une méthodologie :

  • De création de site
  • D’intégration de nouvelles équipes.

À l’IFEP, ils ne sont ni victimes, ni coupables.
Ce sont des jeunes à « aider » à devenir acteur de leur vie.

L'association

La prévention :
un concept abstrait mais des résultats concrets

« Lorsqu’on arrive chez quelqu’un on le respecte et on se présente »

« Lorsqu’on « intègre » une nouvelle équipe, on respecte son fonctionnement et on lui présente, on échange, on élabore ensemble le nouveau projet préventif local.

Dès notre arrivée dans un nouveau site ou avec une nouvelle équipe, nous transmettons aux élus, aux acteurs locaux une synthèse de notre projet de prévention accompagné d’une demande de rendez-vous.

Lors de celui-ci nous répondons aux questions, interrogations… liées à notre arrivée et nous convenons d’un échéancier régulier de rencontres. Notre « comité de ville » institué dès 1997 dans l’article X de nos statuts a pour objet une décentralisation, une concertation, une coordination, des orientations et du suivi de notre action au niveau local. Cette instance, ainsi qu’un comité de pilotage sont, à présent, inscrits dans toutes nos conventions avec les trois départements.

On a pu constater qu’elles se réunissent régulièrement dans la phase de création de l’action mais que ces réunions deviennent très épisodiques ensuite, nous le regrettons et nous nous reprochons de ne pas les avoir mieux impulsées en 2018. Néanmoins, des rencontres régulières ont été maintenues avec les représentants des villes d’action.

Lors de cette phase d’implantation, les équipes « apprennent ou ré apprennent » le terrain et sont présentes à tout moment, tous lieux fréquentés par le public ciblé. Nous ne prévoyons pas de local d’accueil spécifique à l’IFEP ; les équipes doivent donc constituer un réseau de « lieux d’accueil » dans tous les quartiers.

C’est l’occasion de rencontres avec les partenaires locaux qui apprécient la présence non institutionnalisée d’éducateurs (trices) dans leur service. Deux équipes (Chanteloup-les-Vignes et La Verrière) ont conservé un lieu d’accueil consacré exclusivement à des rendez-vous et non à des accueils collectifs.

Les présences dans des espaces de prévention générale facilitent aussi la connaissance puis la reconnaissance mutuelle entre les équipes tout en amorçant l’action en réseaux. Nous acceptons l’orientation de jeunes en difficulté par des élus, des acteurs locaux ou départementaux ce qui nous permet d’accompagner très rapidement des jeunes, des familles qui nous coopterons d’autres jeunes en difficulté.

Les spécificités de l’IFEP par rapport aux caractéristiques légales de la prévention spécialisée sont inscrites dans l’article 3.1.4 de la convention tri annuelle avec le conseil départemental des Yvelines.

Elles sont principalement au nombre de cinq :

  • La libre adhésion
  • Le respect de l’anonymat
  • La complémentarité sociale
  • L’action avec et dans le milieu
  • La non-institutionnalisation de nos réponses.

Celles-ci sont les bases de notre action et permettent aux équipes de contacter les jeunes dans la rue sans mandat administratif et judiciaire (libre adhésion et respect de leur anonymat).

Pourtant ce sont la mise en œuvre de ces mêmes spécificités qui nous sont reprochées ! On ne sait pas :

  • Qui vous aidez ?
  • Ce que vous faites ?
  • Ce que vous savez ?
Image
Dans l’évaluation externe que vous trouverez dans le bilan annuel, il est mentionné que nous sommes des « généralistes » aussi bien en utilisant l’ensemble des outils de la prévention spécialisée qu’en « traitant » l’ensemble des problématiques rencontrées par le jeune et sa famille.

A l’IFEP, nous respectons l’anonymat des jeunes lors de nos contacts informels de rue. Pour nous, la « représentation précède l’action ». Pour certains ce sont des victimes. …Ce qui aura pour conséquence des réponses « d’assistanat ». Pour d’autres, ils sont coupables. …Ce qui entraînera des réponses « répressives ».

A l’IFEP, ils ne sont ni victimes, ni coupables. Ce sont des jeunes à « aider » à devenir acteur de leur vie. Lorsqu’il y a accompagnement, le jeune, la famille lèvent eux-mêmes cette notion vis-à-vis du service rencontré.

Pour exemple, si nous accompagnons un jeune vers une Mission Locale, il nous semble pertinent et déontologique d’échanger avec un conseiller pour appuyer sa demande et de faire respecter par le jeune les règles fixées par la Mission Locale.

Il en va de même, si nous accompagnons un jeune ou une famille vers une assistante sociale, il nous semble normal et déontologique d’échanger avec elle sur les réponses à apporter vis-à-vis des problématiques rencontrées et de les inscrire en perspective.

Nos « levés de l’anonymat » correspondent donc à des situations précises et sont réalisées en lien avec l’interlocuteur lié à un co suivi avec ce service.

Evoquer avec un conseiller de la Mission Locale la situation d’un jeune qu’il ne connaît pas mais que nous suivons avec une assistante sociale n’a pas de sens sauf si notre accompagnement prévoit une orientation vers la Mission Locale. Il en est de même avec les assistantes sociales de secteur. Nous ne partageons des « informations » sur une situation que si elles sont co suivies avec le service concerné avec l’objectif de mieux répondre à la problématique principale traitée. Nous nous inscrivons pleinement dans les dispositions de l’article 3.1.4 de la convention tri annuelle à ce sujet.

Dans le bilan annuel, nous appliquons les fiches créées par le département, nous les avons prolongées par d’autres permettant d’avoir une photographie de l’ensemble de notre intervention dans une ville, elles sont résumées dans une page récapitulative présente dans l’ensemble de nos bilans.

L’évaluation de la prévention spécialisée ne peut être efficace que si l’on considère d’abord cette réponse comme l’application de spécificités, de caractéristiques.

Mais aussi, comme la mise en place d’une méthode permettant le lien, l’approche, la confiance, la connaissance, la reconnaissance avec un public en « conflit » avec les équipements, services de prévention générale car pour lui les règles établies ne sont là que pour l’empêcher d’avoir tout de suite la réponse à sa demande.

La complexité des problématiques entraîne des réponses en lien, en complémentarité, en réseaux.

La prévention spécialisée n’est pas à l’IFEP une réponse fermée, enfermée, dogmatique ! Par contre, notre spécificité d’approche principale : aller dans la rue vers pour accompagner, orienter, reste toujours novatrice.

Pour l’ensemble de ces raisons, notre intervention reste pertinente mais elle se doit de s’adapter, répondre aux nouvelles problématiques rencontrées (radicalisation, mineurs non accompagnés) ainsi qu’aux attentes des financeurs.

Dans ces perspectives, nous sommes et restons à disposition de tout département, toute agglomération, toute ville qui souhaiterait mieux nous connaître.

Notre spécificité d’approche principale :
aller dans la rue vers pour accompagner, orienter, reste toujours novatrice.

Notre spécificité d’approche principale :
aller dans la rue vers pour accompagner, orienter, reste toujours novatrice.